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2020-05-19
Covid-19

Acheter local, c’est aussi encourager nos artistes en temps de crise

Les efforts de la population pour encourager les entreprises d’ici au cours des dernières semaines sont assez impressionnants. Mais si les consommateurs et consommatrices ont un rôle à jouer pour maintenir nos entreprises en place, les entreprises n’en ont-elles pas un pour permettre à nos artistes locaux de continuer de mettre du pain sur la table?

Voici pourquoi on devrait prioriser les pièces d’artistes d’ici lorsque vient le temps de créer du contenu.

Commençons par le début. Il y a quelques semaines, Republik partageait un album de 35 photos libres de droits capturées par nul autre que son photographe chevronné, Manny.

« Mon instinct d’artiste photographe me parlait: puisque je n’avais rien vécu de similaire auparavant, j’avais envie de figer ce moment-là dans ma mémoire, dans mon histoire. Mais ce n’est pas juste mon histoire, c’est notre histoire et notre mémoire collective. Je voulais permettre aux gens de garder des souvenirs et de sortir de chez eux à travers mes photos. » - Manny Fortin

La photo, pour dépeindre le vrai de manière sécuritaire

Republik a choisi de financer son projet en lui proposant de le faire sur ses heures de bureau, pour ensuite permettre aux professionnels et professionnelles du milieu des communications, et de tout milieu, d’avoir des photos réalistes et actuelles de leur Montréal qui n’avait déjà plus rien à voir avec le Montréal d’il y a quelques semaines.

« Pendant un instant, j’avais la chance d’offrir une fenêtre sur l’extérieur, pour que tout le monde puisse voir de quoi Montréal avait l’air, en pleine pandémie. » - Manny Fortin

Depuis, nombreux sont les photographes à avoir fait preuve d’imagination pour documenter la crise en respectant les mesures de distanciation sociale imposées par les instances gouvernementales. Les plateformes sociales regorgent d'ailleurs de clichés captés par des photographes qui ont souhaité documenter à leur tour leur quotidien à travers la photo. Pourquoi ne pas les inviter à capturer l’instant présent pour nos marques?

Les deux parties seraient gagnantes: les marques auraient du contenu à jour, dévoilant la réalité actuelle par-dessus laquelle elles ne peuvent passer, tout en permettant à quelques photographes et créateurs.trices de contenu de travailler. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Québec Original à travers son initiative #PourUnInstant qui a permis aux gens de continuer de rêver à partir de leur fenêtre, en toute sécurité.

L’illustration, pour raconter des histoires autrement

Depuis le début de la crise actuelle, les initiatives menées par des illustrateurs et illustratrices de partout dans le monde se multiplient. Ces pièces d’art tapissent les espaces communs, dépeignent des réalités qui ne peuvent être totalement exprimées autrement, permettent aux marketeurs de maintenir des efforts de communication en place en plus de mettre beaucoup de couleurs dans un contexte plutôt gris. Mais qui les paient pour le faire?

La réalité, c’est qu’ils sont nombreux et nombreuses à mettre leur art au profit du moral collectif sans toucher le moindre sous. Mais quelques marques, médias et même, certains partis politiques, ont compris qu’à travers l’illustration, il est possible de raconter n’importe quelle histoire, et les paient pour raconter la leur.

Ces marques produisent du contenu original sans le moindre danger tout en créant de l’emploi. C’est d’ailleurs ce que Anna Goodson défend en représentant des illustrateurs et illustratrices des quatre coins du monde, dont certains du Québec, à partir de ses bureaux situés à Montréal.

« La capacité des illustrateurs à raconter visuellement cette histoire les rend plus pertinents que jamais. » (Traduction libre de l’anglais) - Anna Goodson, fondatrice et présidente de l’agence d’illustration du même nom

Même s’il s’agit d’une pratique de plus en plus répandue, les marques québécoises et internationales sont nombreuses à s’être ajoutées à la liste de celles qui travaillent de pair avec des artistes de l’illustration en ces temps de crise. C’est d’ailleurs le cas de Boréale qui a lancé il y a quelques semaines un appel à tous sur sa page Facebook dans le but de trouver des artistes pour créer l’étiquette de ses sept nouvelles bières.

« Les illustrations ont le pouvoir de partager des petits éclats de soleil. » (Traduction libre de l’anglais) - Anna Goodson

Supporter l’art avec un grand A

La photo et l’illustration sont des façons très populaires de faire du contenu sur les plateformes sociales, mais la chanson, l’humour, la poésie et l’art de toute sorte peuvent eux aussi permettre de faire de grandes choses et de raconter de belles histoires autrement. Choisir de travailler avec nos artistes, c’est aussi leurs aider à mettre la main sur quelques sous en cette période difficile pour l’industrie de la culture.

Le Québec déborde de talent et ce talent est peut-être celui qu’il nous faut pour donner des ailes à nos histoires d’entreprises. Des histoires d’ici, par des gens d’ici. Le MAC a d’ailleurs ouvert le bal en s’engageant à n’acheter que des oeuvres québécoises en 2020. Les marques pourraient en faire autant, en réservant une partie de leurs budgets de production pour offrir de l’emploi à nos artistes. Rappelons que ceux-ci, dès le premier jour du confinement, n’ont pas hésité à tapisser nos rues de couleurs pour nous donner le sourire et à nous offrir du contenu gratuitement sur les médias sociaux pour nous faire rire, nous faire réfléchir et nous inspirer.

Si les consommateurs et consommatrices ont le pouvoir de garder nos entreprises en vie, celles-ci ont certainement celui d’offrir du travail à nos artistes.

Parce qu’eux aussi, on veut les garder en vie.

À propos de

En tant que rédactrice en chef, contenu de marque, Catherine s’assure que tout le monde puisse se reconnaître dans les propos présentés.