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2024-04-24
Capital Social

Comment créer de façon inclusive et éviter les pièges du sensationnalisme en faisant preuve de sensibilité?

Chez Republik, on se donne comme mission d’éviter à tout prix les pièges du sensationnalisme. Il en existe plusieurs, tous nuisibles à la bonne compréhension d’un enjeu : déformer ou simplifier un problème complexe, perpétuer des représentations nocives ou stéréotypées, contribuer à la stigmatisation ou la discrimination de certains groupes, et on en passe. En tant qu’équipe multidisciplinaire et motivée à changer les choses pour le mieux, il est impensable de créer sans prendre en considération une stratégie bien ficelée, les paramètres de notre clientèle, mais surtout le monde qui nous entoure. Pour ne pas tomber dans les pièges du sensationnalisme, il est donc primordial de créer de façon inclusive autant dans nos rédactions, nos productions, nos séances photos que dans le choix de nos partenaires d’affaires. Mais, qu’est-ce que c’est, la créativité inclusive?

La créativité inclusive est une approche qui implique et bénéficie à un éventail diversifié de gens. C’est un concept qui souligne l'importance de créer des environnements, des processus et des produits accessibles et accueillants pour des personnes aux perspectives, expériences et compétences différentes. La créativité inclusive reconnaît que la diversité améliore le processus créatif, mène à des solutions plus complètes et significatives, et permet de faire résonner un message avec un public plus large. Cette approche demande souvent de briser les barrières qui pourraient exclure certains individus et nous invite à solliciter activement la contribution de personnes aux horizons variés.

Au-delà de la rédaction épicène et de la représentation de différentes communautés, la créativité inclusive est une approche qui démontre la sensibilité nécessaire pour traiter d’enjeux complexes sans tomber dans les pièges de l’opportunisme ou du sensationnalisme. Mélodie Karama, directrice de création chez Republik, a récemment présenté deux études de cas qui démontrent concrètement diverses solutions pour créer de façon inclusive au Sommet équité, diversité et inclusion 2024 d’Infopresse, qu’on vous présente ici.

S’entourer pour s’en sortir | Fonds de solidarité FTQ Au départ, le Fonds de solidarité FTQ a mandaté notre équipe pour bâtir une campagne de notoriété qui devait mettre de l’avant un don important fait par l’organisation envers des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. On y a vu un risque d’opportunisme puisque le Fonds de solidarité FTQ aurait été mis davantage en valeur que l’éducation ou la sensibilisation sur la cause en soi. Pour éviter ce piège, on a recadré le mandat pour en faire une campagne de sensibilisation forte, ayant pour but de mettre en lumière des témoignages de survivantes aux violences conjugales faites aux femmes.

Pour ce faire, on a consulté des survivantes de violence conjugale et des intervenantes en maison d’hébergement pour récolter leur opinion et pour faire les changements requis sur la campagne en fonction de leurs commentaires. Vous le comprendrez : il fallait faire preuve d’une grande empathie et créer un cadre des plus sécuritaires. Notre priorité était de rendre les femmes à l’aise alors qu’elles nous partageaient des histoires extrêmement difficiles et vulnérables.

Il fallait aussi s’assurer de préserver l’anonymat des personnes rencontrées à tout prix : c’est pourquoi l’embauche de figurantes qui pouvaient représenter les propos des survivantes de manière visuelle, et l’utilisation d’un logiciel de modification de voix, ont été essentiels à la bonne réalisation de ces vidéos.

Finalement, comme le point crucial était de rendre les survivantes confortables au maximum dans une situation de vulnérabilité, on a travaillé avec une équipe majoritairement composée de femmes, de la réalisation à la création et la production.

Résultat? Une campagne de sensibilisation touchante, faite dans le respect complet et total des survivantes de violence conjugale.

Tout le monde a des bas | Université de Montréal (UdeM) Lorsqu’on échangeait nos idées pour cette campagne de sensibilisation pour l’UdeM, le slogan « On a tous des bas » revenait beaucoup. Mais, il était primordial que ce dernier soit épicène afin de rassembler toute la communauté universitaire autour du même enjeu. Solution : « Tout le monde a des bas », qui parle à tout le monde et qui insinue clairement le sujet de la santé mentale.

Ensuite, pour représenter toustes les membres que compose une université, mais surtout pour défaire l’association péjorative entre le jeune bassin étudiant et la santé mentale, on a voulu mettre de l’avant des témoignages qui représentent trois publics : ce même bassin étudiant, le corps professoral et le personnel administratif. On voulait à tout prix défaire les stéréotypes à travers tous les publics cibles et ainsi démontrer que personne n’est à l’abri d’enjeux de santé mentale, peu importe l’âge, le poste, le genre ou quelconque caractéristique.

On a aussi mis en lumière une personne issue de la diversité pour démontrer l’impact du racisme sur la santé mentale à travers une capsule témoignage. À travers cette vidéo, il était important de rappeler que tout le monde n’a pas la même réalité en rappelant l’intersectionnalité des enjeux. Oui, c’est bien de tenter de mettre tout le monde sur un même pied d’égalité, mais chaque personne a un bagage propre à elle qui peut varier en fonction de l’âge, du genre, du milieu social, des antécédents familiaux, de l’orientation sexuelle, etc.

Au final, le plus grand défi était de démystifier des enjeux de différentes complexités pour conscientiser autant les personnes bien informées que celles qui commencent à s’ouvrir au sujet. Avec une page de destination au nom de la campagne, tout le monde a accès à de l’information professionnelle et à des ressources externes en cas de besoin.

Résultat? Un campagne qui parle à tout le monde grâce à l’écriture épicène, la représentation des minorités visibles, des outils qui s’adressent à tous les niveaux et un éventail d’âges et de profils mis en lumière.

Finalement, les bénéfices de la créativité inclusive sont nombreux et facilement reconnaissables. Elle nous permet d’éviter bien des pièges du sensationnalisme en démontrant notre capacité à traiter de sujets sensibles, en déconstruisant les extrêmes, les stéréotypes et les biais, en favorisant l’empathie et la compréhension, en créant des liens de confiance avec les groupes marginalisés, et bien plus encore. Notre équipe multidisciplinaire, toujours motivée à générer un impact positif à long terme, prend en compte toutes les réalités afin de créer des initiatives inclusives porteuses de de conviction, de conversation et de changement.

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