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Dossier
20 énoncés sur l'état du commerce durable au Canada en 2020

Face à une décennie d'actions, nous espérons que ce dossier vous inspirera à faire bouger les choses dans votre organisation.

En tant qu’entreprise certifiée B-Corp et signataire du Pacte mondial de l’ONU, nous faisons de notre mieux chez Republik pour que notre entreprise en suive les meilleures pratiques de responsabilité sociale au monde, tout en incitant nos clients à faire de même.

Cette lecture de 12 minutes reflète notre point de vue sur les problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés et les solutions systémiques que nos gouvernements, institutions et entreprises doivent suivre pour que cette transition se fasse à temps.

Ces déclarations sont basées sur certaines des conférences les plus stimulantes au monde et sur de nombreuses discussions qui ont eu lieu avec des leaders d'opinion canadiens lors de la conférence Globe, du Forum sur le financement social et du Sommet montréalais de la jeunesse sur le Commerce durable au cours des derniers mois.

Les neuf premières déclarations sont basées sur le contexte de cette transition et les 11 suivantes sont axées sur les solutions.

Publié le 12 mars 2020

Auteur: Jean-Philippe Shoiry, LL.B M.Tax
Adaptation francophone: Audrey-Frédérique Lavoie Design & illustrations: Tyran Trieu

Illustration originale par Tyran Trieu

1. Notre économie engendre trop d’extraction excessive

Nous vivons actuellement à un rythme qui est 1,75 fois supérieur à celui que permet la planète. Si la population mondiale devait atteindre 9,6 milliards d'habitants d'ici 2050, l'équivalent de trois planètes pourrait être nécessaire pour fournir les ressources naturelles suffisantes au maintien de nos modes de vie actuels.

Nous sommes arrivés à un point de non-retour qui est sans précédent.

Les besoins croissants de la population en matière d'alimentation, d'énergie et d'eau propre doivent être conciliés avec ce que notre planète peut réellement offrir.

C'est le plus grand défi de notre temps.

2. Les économies émergentes ne passeront pas leur tour

À l'heure actuelle, les cinq plus grands pays pollueurs sont responsables de 61 % des émissions de gaz à effets de serre de la planète.

Nous pouvons supposer que les économies émergentes, telles que l'Inde, la Chine et le Brésil ne modifieront pas leurs aspirations en matière de consommation à court terme, car la majorité de leur population est impatiente d’adopter le mode de vie nord-américain tant convoité. 

La Carte du Carbone illustre la différence entre la responsabilité et la vulnérabilité face aux changements climatiques, en prenant en considération l’historique des émissions et le commerce international des combustibles fossiles ainsi que d'autres biens.

Alors que la consommation des pays les plus peuplés continuera d’augmenter, une transition de nos habitudes de consommation est nécessaire.

Ce défi nécessitera un nouveau type de leadership, à tous les niveaux.

3. Un défi global a besoin d'un plan global : les ODDs

Face aux problèmes mondiaux, nous avons besoin d’aligner les efforts des organisations mondiales, publiques et privées sur un plan commun. 

C'est pourquoi, en 2015, les Nations unies ont annoncé un Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui définit des objectifs de développement durable sur un horizon 2030. Ce plan est communément appelé « Les objectifs de développement durable » ou simplement, « les ODDs ».

Adoptés par tous les états membres des Nations Unies, les ODDs constituent un plan directeur commun pour la paix et la prospérité des peuples et de la planète, d’aujourd'hui et demain. Ces 17 objectifs de développement durable se divisent en 169 cibles et 232 indicateurs.

Pour que ces objectifs soient réalisables, les entreprises du secteur privé peuvent se tourner vers une organisation soeur, le Pacte mondial des Nations unies (de l’anglais Global Compact Unit), soit la plus grande initiative mondiale en faveur du développement durable des entreprises. Elle fournit des outils et un réseau permettant aux entreprises d'accélérer leur transition en partenariat avec les gouvernements et la société civile. 

Depuis l'adoption des ces objectifs mondiaux, cinq ans se sont écoulés et « aucun pays n'est en voie d'atteindre les objectifs fixés par les Nations unies lors du lancement », selon le Pacte mondial des Nations Unies.

Une autre ressource intéressante, afin de bien comprendre le contexte, est la première étude mondiale visant à déterminer si tous les ODDs peuvent être atteints en respectant les limites planétaires et sur la base d'un modèle de système mondial intégré.

Bienvenue dans les années 2020 : la décennie de l'action.

4. Le monde - et le Canada - est plus divisé que jamais

Alors que le protectionnisme économique prend le dessus dans plusieurs pays, les enjeux qui divisent le Canada deviennent chaque jour plus évidents.

Les reproches interprovinciaux se font entendre, alors que les provinces dépendantes du pétrole et du gaz souffrent de la baisse du prix du baril et de l’absence d’un engagement transitoire vers les énergies propres.

Bien que le Canada ait annoncé son engagement à devenir carboneutre d'ici 2050, il n'a pas mis en place de plan de transition énergétique clair.

Cet exercice d’équilibre complexe laisse présager des temps difficiles pour les politiciens, tant au niveau fédéral que provincial, puisque notre système politique est confronté à des défis de taille sur le long terme, tout en fonctionnant sur des cycles politiques à court terme.

5. L'unité des ODDs du Canada prépare un plan pour 2030

Avec ses vastes ressources naturelles, sa population diversifiée et sa collaboration internationale, le Canada a la possibilité de renforcer son leadership international. 

« Il ne peut y avoir de plan de lutte contre la pollution si la pollution est gratuite. » - L’Honorable Jonathan Wilkinson, ministre de l'Environnement et du Changement climatique à la conférence Globe 2020.

Chargée d’élaborer un plan d'action pour les ODDs, qui se veut transversal à tous les ministères, l'unité canadienne des ODDs a récemment présenté sa première ébauche d'un plan pour 2030 : Vers la Stratégie nationale du Canada pour le Programme 2030.

L’une des premières étapes de ce plan est la conférence nationale du Canada sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, qui se tiendra à l'Université Laval, « Together: Ensemble », du 20 au 22 mai 2020. Cet événement devrait se tenir à tour de rôle dans les provinces au cours des dix prochaines années.

En mai, les dirigeants de la sphère politique, institutionnelle et entrepreneuriale seront réunis dans une même salle (virtuelle!) pendant 3 jours, afin de mettre sur pied une feuille de route à laquelle tous pourront se rallier.

6. Pour que le changement se produise à grande échelle, les systèmes doivent changer intrinsèquement

Les efforts de notre pays doivent se concentrer sur des initiatives ayant un potentiel à grande échelle et ce, à différents niveaux de l’économie. 

Un exemple d'innovation systémique est l'essor des Benefit Corporations, une nouvelle entité juridique dotée d'une déclaration d'intention, d'une obligation de divulguer un rapport annuel social et d'une obligation de gouvernance élargie de considérer toutes les parties prenantes. Ce nouveau cadre juridique est en vigueur dans 35 états américains et, depuis 2019, en Colombie-Britannique, sous la dénomination de Benefit Companies.

Un autre exemple est Alliance 2030, un réseau national regroupant plus de 1 500 organisations, institutions et individus tous engagés dans la réalisation des ODDs.

Au niveau provincial, Accélérer 2030, un consortium dirigé par le Québec, doit être lancé prochainement, afin d'accélérer le programme 2030 dans la Belle province.

7. Le capitalisme est nécessaire pour mettre le commerce durable en action

Il est dans l’intérêt de trop d’institutions, d’organisations et de personnes influentes que le capitalisme reste à la base du système économique.

« Capitalism needs to be managed, not defeated. No other system comes close to delivering the innovations and economic growth that capitalism has sparked around the world. » - Bill Gates

Toutefois, il est important de se remettre en question pour s’assurer que nous ne perpétuons pas les problèmes que nous cherchons à résoudre dans les systèmes de pouvoir existants. 

Reconnaître l'importance du commerce durable, des ses risques incombants et des opportunités qui en découlent est désormais facile pour les capitalistes. Maintenant, nous devons être plus visionnaires et transformationnels que cela.

Les leaders d'opinion sur le sujet considèrent le capitalisme régénératif comme une partie de la réponse. (Voir le point 18)

8. Le capitalisme basé sur les parties prenantes est enfin la nouvelle norme

Vous avez probablement déjà  entendu parler de la triple performance ou triple bottom line et de la notion d’équilibre entre le profit, la planète et les gens.

« L'objectif d'une entreprise doit s’éloigner de la primauté de l'actionnaire pour inclure un engagement envers toutes les parties prenantes ».

Cette déclaration d'une table ronde de 182 PDG américains de haut niveau montre que le capitalisme des parties prenantes est enfin en voie de devenir une pensée corporative dominante.

Même si John Elkington, le leader d'opinion qui a inventé l'expression « triple performance » il y a de cela 30 ans, a maintenant recadré la question - étant donné qu'elle était, selon lui, devenue un cadre de rapport plutôt qu'une référence de progrès en matière d'impact sur le monde réel - le capitalisme basé sur les parties prenantes est toujours l'une des formes les plus accessibles d'amélioration sur laquelle les entreprises peuvent agir dès aujourd'hui.

Grâce à des outils gratuits, tels que l’évaluation d'impact et la certification B-Corp, il n'a jamais été aussi facile de comprendre l'impact de son organisation sur ses parties prenantes.

Un autre outil que les entreprises devraient examiner est le Future Fit Business, un ensemble d'outils gratuits développés pour aider les entreprises à se transformer et à prospérer au 21e siècle.

9. Les entreprises ont un rôle à jouer et leur mission doit les guider

« Une entreprise ne peut pas réaliser de profits à long terme sans avoir une mission sociale claire (de l’anglais purpose). »

Provenant de Black Rock, la plus grande société de gestion d'actifs au monde, cette citation peut aider à déplacer des montagnes dans le secteur privé.

Maintenant que la durabilité d’une organisation n’est plus une question isolée dans le département RSE, mais une prérogative de stratégie corporative globale, la mission sociale de la marque doit également suivre.

Les entreprises ont une occasion unique de lier leurs efforts de développement durable à leur histoire de marque, en adoptant une vision cohérente et inspirante qui affecte à la fois leur proposition de valeurs, leurs relations avec les parties prenantes et leurs communications internes et externes. 

IKEA, Aldo et Maple Leaf Foods, qui ont réussi à lier leur discours à un plan de transition concret, en sont quelques bons exemples.

Les entreprises ont un rôle à jouer, et nous sommes là pour les aider.

10. Les informations extra-financières doivent devenir des informations obligatoires pour les entreprises

Les investisseurs ont enfin compris la nécessité d'intégrer le risque social et environnemental dans l’évaluation de la viabilité financière à long terme d'une entreprise, en se tournant vers l'investissement d'impact et la divulgation d’informations extra-financières.

À mesure que les marchés suivront le capital et les demandes des consommateurs, les entreprises s'adapteront afin d'attirer les investissements. 

Depuis 2017, la France a rendu obligatoire la divulgation d'informations extra-financières des entreprises - privées et publiques, dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d'euros - dans le cadre de leur processus de divulgation annuel.

La Harvard Business School mène le projet nommé Impact Weighed Account dont l'ambition est de créer des états comptables qui capturent de manière transparente les impacts externes, afin d’orienter les décisions des investisseurs et des gestionnaires. 

La Task Force on Climate-Related Financial Disclosure et la Global Reporting Initiative (GRI) développent de nouveaux cadres pour que ces nouvelles méthodes de divulgation soient structurées et applicables.

Dans la même veine, de nouvelles start-up de fintech, telles que l'indice IMPAK French40, développent des outils robustes permettant de transitionner de la divulgation à la mesure à l’évaluation comparative.

→ Si les politiques de divulgation canadiennes évoluaient pour inclure la divulgation obligatoire d’informations extra-financière pour toutes les entreprises, les marchés changeraient vraiment à une plus grande échelle.

11. Le capital philanthropique doit sortir de la philanthropie

La plupart des entreprises axées sur l’impact et la valeur ajoutée ont besoin de capital passif à long terme pour soutenir leur croissance. Toutefois, le secteur financier est principalement axé sur les rendements à court terme. Problème.

À l'heure actuelle, la loi fiscale canadienne limite les organismes de bienfaisance à verser des fonds à des donataires qualifiés. Cette définition doit évoluer pour inclure les organisations à but social et les sociétés axées sur l’impact et la valeur ajoutée en tant que bénéficiaires potentiels des investissements caritatifs.

Fondations philanthropiques Canada (FPC) est déjà  prête à discuter de la question, alors que la Fondation McConnell a récemment lancé son premier accélérateur de finance des solutions et les entreprises, telles que SDG Capital, développent activement le secteur.

Tax COOP, le premier sommet international sur la fiscalité se tiendra à Montréal en octobre prochain et constituera une excellente plateforme pour explorer la manière dont ces nouveaux concepts peuvent réellement être mis en oeuvre à l’échelle mondiale. 

→ Si les start-up axées sur l’impact et la valeur ajoutée avaient accès à un capital passif à long terme, le secteur d’impact social émergerait plus rapidement et le capital philanthropique dormant serait dirigé vers des initiatives alignées sur l’impact social.

12. Les directives en matière d’appels d’offres doivent évoluer pour inclure des critères de commerce durable

La plupart des grandes entreprises, ainsi que les institutions gouvernementales, attribuent des contrats par l'intermédiaire de services d'achat qui élaborent des procédures d'appels d'offres basées sur un ensemble de critères. 

À l'heure actuelle, la plupart des industries n'incluent pas de critères environnementaux ou sociaux dans leurs appels d’offres.

En fait, certains appels d'offres sont tellement dépassés que certaines sociétés circulaires innovatrices ne sont même pas autorisées à soumettre des propositions, parce que leurs technologies sont plus avancées que ce que le système permet.

Le Pacte mondial des Nations Unies a récemment rendu disponible une boîte à outils pour l'approvisionnement durable qui peut servir de bon point de départ.

→ Si les grandes organisations et les gouvernements tenaient compte de la durabilité dans leurs achats, ils accélèreraient la transition de l'ensemble de leur chaîne de valeurs.

13. La formation professionnelle continue doit inclure les principes de commerce durable

Nos professionnels sont le fondement de nombreux principes directeurs de l’économie. La formation continue est obligatoire pour que ces professionnels conservent leur titre, ce qui constitue une excellente plateforme pour un changement évolutif à grande échelle.

CPA Canada a récemment annoncé son intention de repenser la manière dont la divulgation extra-financière affectera sa profession, soit en alignant ses efforts en matière de changement climatique sur ceux du CFA Institute, une institution composée de 14 organismes comptables dans le monde - représentant 2,5 millions de comptables dans 181 pays.

Competent Boards élabore actuellement de nouveaux outils pour mieux informer et sensibiliser les investisseurs et les dirigeants des entreprises canadiennes sur les questions liées au changement climatique.

→ Si nos professionnels corporatifs disposaient d'une formation de base obligatoire sur les principales questions de durabilité pertinentes dans leur secteur privé, les entreprises seraient mieux outillées à faire face à la prochaine décennie.

14. Les écoles de commerce doivent inclure le commerce durable dans leur programme

Les étudiants d'aujourd'hui sont les leaders de demain. 

L'avenir de notre pays est entre leurs mains et c'est une bonne chose, étant donné qu'ils sont impartiaux face aux modèles du système, très préoccupés par leur avenir et suffisamment idéalistes pour penser que de nouvelles prémisses sont effectivement possibles. 

Le problème, c'est que les établissements d’enseignement supérieur n'enseignent pas systématiquement et à travers toutes les facultés, les bases de la durabilité pour relever les défis de demain.

Parmi les exemples d'initiatives actives, citons le Canadian Business Youth Council for Sustainable Development, créé pour unir les associations d’étudiants canadiens de premier cycle en affaires durables afin de développer le mouvement dans tout le pays, et Enactus Canada.

Un autre exemple est Leading change, un mouvement national de jeunes leaders et de professionnels du développement durable qui accélère la prise d'actions sur des questions essentielles à la réalisation d'un avenir durable, prospère et juste en l'espace d'une génération.

Les programmes de MBA dans le monde entier progressent et incluent désormais à leurs cours des notions liées au développement durable dans la plupart des écoles de commerce. 

La notation d’impact positif est une nouvelle notation utilisée par des étudiants du monde entier pour évaluer leurs écoles de commerce sur la façon dont ils perçoivent leur impact positif dans le monde. 

En utilisation cette notation, le classement du Better World MBA 2019 établi par Corporate Knights répertorie les 100 meilleures écoles, six écoles canadiennes y figurent parmi les 25 premières.

→ Si toutes les écoles de commerce enseignaient les principes de durabilité, des milliers d’étudiants entreraient sur le marché du travail et stimuleraient l'innovation durable au sein de leurs nouvelles organisations.

15. Les divers secteurs doivent collaborer pour que le changement s'accélère

En appliquant la philosophie de l'open-source à ses brevets en 2014, Tesla a démontré que le partage des connaissances peut accélérer la transition de toute une industrie.

« If we can standardize recyclable tubes among all companies, we all win. » - Noel Wallace, PDG de Colgate-Palmolive

Comme nous sommes maintenant confrontés à des défis au niveau sectoriel, une collaboration sans précédent est nécessaire entre ceux-ci.

Dans cette optique, les principales entreprises canadiennes de l’industrie de la transformation des matières plastiques et des matériaux composites viennent de créer la Circular Plastic Taskforce pour accélérer véritablement le changement.

Comme la plupart des industries sont dirigées ou influencées par des associations commerciales sectorielles et des chambres de commerce, ces organisations constituent un excellent point d'entrée pour y faire pénétrer de nouvelles idéologies sur le marché. 

→ Si les concurrents commencent à collaborer et à partager leurs innovations, des industries entières évolueront pour mettre ces questions liées au climat en première ligne.

16. Les consommateurs doivent être mieux informés

Un consommateur qui pose les bonnes questions oblige les entreprises à avoir une bonne réponse.

66 % des consommateurs mondiaux se disent prêts à payer plus cher pour des marques durables, selon le Nielsen Global Survey of Corporate Social Responsibility and Sustainability conduit en 2015.

Toutefois, le problème est que chaque question implique des compromis complexes et il est parfois difficile pour un consommateur de savoir ce qui est vrai, ce qui est faisable et ce qui est juste.

Voilà ce qui justifie le choix des ODDs comme cadre d'orientation, leur iconographie et leur rédaction ont été pensées pour être faciles à comprendre par les consommateurs et les citoyens en général.

La confiance des consommateurs étant en déclin, les entreprises devront joindre l’action à la parole afin que les consommateurs ne voient pas leurs actions comme étant de l’écoblanchiment (greenwashing).

→ Si les consommateurs étaient mieux informés et prenaient des décisions d'achat plus éclairées, ils modifieraient la demande et feraient ainsi pression sur les entreprises pour qu'elles s'adaptent.

17. Une consommation responsable nécessite une meilleure infrastructure de recyclage

Avec des consommateurs mieux informés, qui prennent des décisions plus éclairées, les entreprises devront modifier leur chaîne de valeurs et à aligner leurs efforts sur l’Objectif de développement durable numéro 12.

  • LUSH offre à ses consommateurs une option sur les produits emballés et non emballés, affirmant que 35 % de ses produits sont vendus sans emballage;

  • D'autres entreprises, telle que HP, revoient leurs matériaux d'emballage pour y inclure davantage de plastique recyclé provenant de la mer;

  • Keurig Dr Pepper Canada développe des capsules de café compostables, mais grâce à un dialogue ouvert avec les municipalités, ils ont découvert que les systèmes de traitement de matières résiduelles en place ne seraient pas en mesure de traiter une telle innovation, les capsules étant plus susceptibles de se retrouver aux poubelles.

Étant donné que nous avons envoyé nos déchets collectés à l’étranger, surtout en Asie, pendant la majeure partie de nombreuses décennies, notre capacité à les gérer localement est déficiente, pour ne pas dire inexistante. Il faut que cela change. 

→ Si les infrastructures de recyclage et de compostage au niveau municipal étaient plus développées, nous pourrions faire pression sur les producteurs pour qu'ils innovent plus rapidement.

18. Vers la régénérativité : Appliquer les principes basés sur la nature à nos problèmes économiques

L'extractivité excessive causée par notre système capitaliste actuel a montré ses limites et il est finalement temps d’établir de nouvelles règles pour dicter le jeu.

Le capitalisme régénératif est un nouveau concept économique évolutif développé par l’économiste canadien John Fullerton. Il part d'une seule idée de base pour expliquer son concept :
Les modèles et principes universels que le cosmos utilise pour construire des sociétés stables, saines et les systèmes durables dans le monde réel peuvent et doivent être utilisés comme modèle pour la conception du système économique.

Dans le même ordre d'idées, le World Wildlife Foundation a également produit un documentaire sur le potentiel des principes basés sur la nature pour résoudre certains des plus grands problèmes de notre monde.

→ Si nous vivions dans le respect des limites de ressources planétaires, la planète mettrait son pouvoir régénérateur à l’oeuvre.

19. Un dialogue ouvert avec les communautés autochtones

Pour qu'une véritable régénération se produise, nous devons aborder la vie sur terre avec un esprit plus inclusif de la temporalité et avec une petite dose d'humilité. 

Les experts du secteur soulignent que les modèles de leadership collaboratif, la co-création et la pleine conscience sont des outils d'innovation et de transformation sociale inhérents aux modes de connaissance des communautés autochtones.

Ne laisser personne derrière soi est le principe directeur des Nations Unies lors de l’élaboration des ODDs, certes, mais il est aussi une occasion en or de mieux comprendre les problèmes à leurs racines et leur trouver des solutions durables.

Depuis des siècles, les communautés autochtones ont démontré leur capacité à interagir avec notre planète de façon à conserver une synergie durable entre la vie sur terre et la vie de la Terre. 

→ Si les communautés autochtones faisaient partie intégrante de la réponse, nous pourrions recadrer notre mentalité actuelle afin d’équilibrer la planète dans notre équation existentielle.

20. C'est un défi que nous pouvons relever si nous commençons à nous poser les vraies questions

La transversalité des 17 ODDs est assez complexe en soi, surtout lorsque nous comprenons que les actions sur l’un des objectifs provoquent des répercussions sur l'ensemble de ces derniers.

Ces objectifs mondiaux sont interconnectés dans un système complexe. Le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Des compromis sont nécessaires. 

Nous devons penser de manière holistique, puisque l’économie dépend de l’état dans lequel se situe la société et la société se manifeste dans la biosphère. (Voir graphique)

Quel est le risque de vouloir suivre les ODDs si nous ne respectons les limites de notre planète?

Si c'est le plus grand défi de notre temps, cela signifie aussi que c'est la plus grande opportunité. 

En tant que consommateurs, c'est l’opportunité de prendre des décisions d'achat plus éclairées.

En tant qu'employés, c'est l'opportunité de remettre en question d’anciennes mentalités.

En tant qu'entreprises, c'est l'opportunité de repenser ce que l'innovation représente réellement.

En tant qu’acteurs dans un réseau, c'est l'opportunité de partager les meilleures pratiques et d’élever des industries entières.

En tant que pays, c'est l'opportunité d'adopter une mentalité à long terme et d'inclure les communautés marginalisées dans la solution. 

En tant qu’êtres humains, c'est l'opportunité d’être le changement que nous souhaitons voir dans le monde.

Nous vous prions de partagez vos réflexions ci-dessous. Si vous avez appris quelque chose, partagez cet article pour que d'autres puissent aussi apprendre!