Fabriquer local, penser autrement : ce qu’on a appris en commercialisant la marque Baumier

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Il y a quelques jours, un article de La Presse posait la question suivante : est-il encore possible d’acheter un vélo vraiment canadien? En toile de fond : une industrie mondialisée, des composants produits à l’autre bout du monde et des marques locales qui sous-traitent à l’étranger.
C’est dans ce contexte que nous avons eu le privilège de collaborer à la création de Baumier, une marque de vélos née ici, conçue ici, pensée pour aller loin — sans compromettre l’essentiel.
La mission : faire un vélo de plus en plus durable, une étape à la fois. À commencer par les roues.
Faire local autrement qu’en apposant une étiquette
Oui, l’article avait raison : produire un vélo 100 % local est presque impossible, comme l’ont constaté Louis Garneau, Panorama Cycles et plusieurs autres marques québécoises. Mais chez Baumier, on a choisi de poser la question autrement. Et si le vrai local, c’était avant tout une chaîne de décisions cohérentes — de l’approvisionnement au design, du mode de gestion à la fin de vie du produit?
Baumier, c’est le projet d’offrir un vélo conçu, testé et assemblé à Montréal. C’est aussi un atelier dans Ahuntsic-Cartierville, où chaque jante prend forme en 24 heures. Oui, 24 heures pour une seule roue. Parce que faire local, c’est aussi respecter le rythme du savoir-faire.
Penser autrement jusque dans la structure
Derrière Baumier, il y a aussi une façon de travailler. L’entreprise repose sur le modèle OPALE : pas de hiérarchie rigide, mais une autonomie distribuée, une raison d’être évolutive, une gouvernance qui valorise l’intelligence collective. C’est aussi ça, fabriquer autrement.
Le vélo comme projet de société
Ce qu’on a trouvé le plus inspirant chez Baumier, c’est l’ambition de minimiser son impact — dès le départ, pas après coup. Une analyse de cycle de carbone de leurs jantes a démontré une réduction significative des émissions par rapport à une fabrication asiatique. Pas parce que c’est un argument marketing : parce que c’est mesuré, comparé, assumé.
D’ici 2026, l’entreprise publiera son premier bilan carbone complet (portées 1, 2 et 3), vise à détourner un maximum de ses déchets de l’enfouissement et investira 2 % de ses revenus dans des projets sociaux et environnementaux. Le tout, en continuant à s’impliquer en recherche pour développer des solutions de recyclage, comme la pyrolyse à micro-ondes appliquée à la fibre de carbone.
De plus, Baumier s’engage à remettre 1 % de ses revenus à la communauté et 1 % à la préservation de l’environnement dès ses premières ventes. Convaincu que l’abondance naît des actions justes, Baumier choisit de donner sans attendre.
Un vélo garanti à vie, pensé pour durer
On ne le dira jamais assez : le plus durable des objets est celui qu’on n’a pas à remplacer. C’est pourquoi les roues et le futur vélo Baumier seront garantis à vie. La beauté de la chose, c’est que cette garantie n’a pas de modalité. Elle repose sur un pacte implicite avec celles et ceux qui choisissent Baumier : un vélo conçu pour durer, entre les mains de gens qui en prendront soin. C’est une garantie qui récompense l’usage responsable, l’entretien réfléchi et l’attachement sincère à un objet bien fait. Pas de preuve à soumettre, pas de formulaire à remplir. Juste une promesse réciproque : celle de faire durer. En prime : un service d’entretien local pensé pour que le vélo devienne le dernier que vous aurez à acheter.
Réapprendre à faire. Réapprendre à choisir.
Oui, fabriquer localement demande des compromis. Mais ça demande aussi de la vision. Travailler avec l’équipe Baumier, c’est comprendre qu’un vélo peut être plus qu’un objet : il peut être porteur d’un modèle économique, humain et environnemental plus cohérent. Et c’est une fierté pour nous d’en faire partie.