Erreurs à éviter dans vos communications environnementales (à l’ère de la Loi C-59)
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1. Utiliser des termes flous sans fondement solide
« Durable », « écoresponsable », « respectueux de l’environnement » : ces expressions sont souvent utilisées sans preuve tangible. La Loi C-59 impose désormais que chaque allégation environnementale repose sur des données concrètes — comme une analyse de cycle de vie ou une certification reconnue (B Corp, ISO, etc.). Sans cela, l’allégation est présumée trompeuse.
À éviter : déclarations vagues ou non chiffrées.
À faire : toujours documenter, sourcer et quantifier.
2. Répéter des engagements généraux sans méthode reconnue
Il ne suffit plus d’annoncer un objectif de carboneutralité pour 2030. Il faut démontrer comment vous y arriverez, selon une méthodologie internationalement reconnue (GHG Protocol, SBTi, etc.). Une ambition sans plan rigoureux peut désormais vous exposer à des sanctions.
À éviter : engagements généraux non justifiés.
À faire : publier des trajectoires claires, vérifiables et basées sur la science.
3. Penser que « personne ne vérifie »
La Loi C-59 inverse le fardeau de la preuve : ce n’est plus aux autorités ou au public de démontrer qu’une publicité est mensongère, mais bien à l’entreprise de prouver sa véracité dès la publication. Et les sanctions sont lourdes : jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires mondial ou 15 M$ en cas de récidive.
À éviter : attendre qu’un problème surgisse pour justifier une communication.
À faire : documenter chaque message en amont et archiver les preuves.
4. Cesser complètement de communiquer (le piège du green hushing)
Par peur de se tromper, certaines entreprises choisissent de ne plus parler de leurs efforts environnementaux. Ce repli stratégique, appelé green hushing, est contre-productif. Il prive les parties prenantes d’une information utile et peut même laisser croire à une absence d’action. On ne voudrait certainement pas voir un recul du développement durable au sein des PME.
À éviter : se taire par prudence.
À faire : mieux communiquer, avec transparence et humilité. S’entourer de spécialistes en communication environnementale.
5. Sous-estimer les nouveaux recours légaux
Concurrents, ONG et même citoye.ne.s peuvent désormais saisir le Tribunal de la concurrence sans avoir à prouver un préjudice direct. Cela augmente considérablement le risque de litige en cas de communication trompeuse, même involontaire.
À éviter : une validation interne uniquement marketing ou juridique.
À faire : intégrer des spécialistes ESG ou des outils d’audit, comme l’Indice de capital social pour sécuriser les communications.
Conclusion
La Loi C-59 ne vient pas interdire de parler d’environnement — elle vient exiger que les faits précèdent les mots. Pour les marques, c’est une occasion de renforcer leur crédibilité, d’éviter les accusations d’écoblanchiment et de repositionner leur narration autour de preuves concrètes. Car à l’ère du doute, seule la rigueur inspire la confiance.