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2022-12-12
Capital Social

Démystifier le vocabulaire de l’entreprise responsable: de l’ESG à l’impact

Face à l'étendue et à l'ampleur des impacts des changements climatiques, toujours plus importants et urgents, un constat s’impose: le combat ne pourra être gagné que s’il est mené sur tous les fronts, et surtout sur celui des entreprises privées.

Or, lorsqu’il s’agit de passer à l’action, même les entreprises les mieux intentionnées doivent prendre acte d’une réalité frappante. Il n’est pas facile de se repérer dans le riche vocabulaire des engagements d’entreprise. ESG, RSE, ODD: les acronymes fleurissent et pour bien développer des stratégies, il est nécessaire de s’entendre sur les concepts qui en sont à la base.

Voici donc un petit glossaire des incontournables à connaître pour pouvoir bien naviguer le lexique de l’impact.

Développement durable: répondre aux besoins de chacun.e, dans les limites de la planète

Le développement durable (DD) est une notion qui a été définie pour la première fois en 1987 dans le Rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'ONU. On y indique que le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

En d’autres termes, il s'agit de s’assurer que personne ne manque de l'essentiel (de la nourriture au logement, des soins de santé à la représentation politique), tout en veillant à ce que, collectivement, nous ne dépassons pas les limites de la seule planète que nous avons à disposition.

Glossaire vocabulaire d'impact Republik

Or, aujourd'hui, il nous faut environ 1,75 planète pour fournir les ressources nécessaires à notre consommation et absorber nos déchets. Et plusieurs milliards de personnes dans le monde vivent en situation de pauvreté multidimensionnelle.

doughnut de Kate Raworth

Une manière très efficace pour présenter le DD est le Doughnut qui a été développé par Kate Raworth

C’est pourquoi, les Nations Unies ont adopté en septembre 2015, après deux ans de négociations, l’Agenda 2030 pour le développement durable. L’agenda définit 17 objectifs de développement durable (ODD) ainsi que des cibles que les États membres se sont engagés à atteindre à l'horizon 2030. Ceci est dans le but d’éradiquer dans tous les pays la pauvreté sous toutes ses formes, de protéger la planète et de garantir la prospérité pour tous et toutes.

La responsabilité sociale des entreprises

Et quel est le rôle des entreprises privées dans ce mouvement global de changement?

Le premier pas est de reconnaître que le modèle capitaliste actuel est profondément erroné et qu’il est responsable de la situation de crise environnementale et sociale dans laquelle nous plongeons actuellement. Les entreprises qui faisaient jusqu’à maintenant partie du problème doivent choisir de faire partie de la solution.

Contrairement à la vision friedmanienne classique qui voit la maximisation du profit pour les actionnaires comme l’objectif ultime de l'entreprise, une nouvelle vision s’affirme aujourd’hui. C’est le capitalisme des parties prenantes. Selon lui, le profit ne serait que le résultat nécessaire d’une gestion d’entreprise éclairée qui prend en considération les intérêts de toutes les parties qui contribuent à la création de valeur de l’entreprise. Donc, non seulement les investisseur.euse.s, mais aussi et surtout les employé.e.s, les fournisseur.euse.s, les consommateur.trice.s ainsi que l’environnement, la communauté et la société au sein desquels l’entreprise évolue.

Cette idée que les entreprises sont plus que la somme de leurs parties prenantes va de pair avec une autre idée fondamentale, celle que l’organisation privée a un rôle à jouer dans la société, qu’elle a une responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Pour prendre ses responsabilités, l’entreprise doit reconnaître les conséquences de ses activités, puis mettre en place des actions pour les prévenir ou encore les adresser.

On peut considérer la RSE comme la responsabilité qu'une entreprise a de mitiger les impacts négatifs engendrés par ses activités sur ses parties prenantes et sur l'ensemble des pratiques qu'elle adopte pour atteindre ses objectifs.

Et donc le ou la responsable RSE d’une entreprise est la personne chargée de coordonner l’ensemble des stratégies RSE et la publication d’un rapport RSE qui rend compte de l’avancement de ces stratégies. Et pourtant, même chez Republik, on parle de rapport ESG. Pourquoi?

ESG: les critères de l'investissement responsable

Le terme ESG trouve ses origines dans le concept de triple bottom line (People, Planet, Profit), formulé pour la première fois en 1981 par Freer Spreckley, qui soutient que les entreprises doivent mesurer et rendre compte de leurs performances financières, de la création de richesse sociale et de la responsabilité environnementale.

En 2006, le cadre Principes pour l'investissement responsable (UNPRI) des Nations Unies est lancé. C'est le UNPRI qui rend le concept des critères ESG accessible au grand public. Bien que le terme dans sa connotation originale était utilisé pour désigner les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance qui constituent les trois piliers de l'analyse extra-financière, on peut considérer qu'il y a eu une évolution dans son utilisation. Aujourd'hui, dans l’utilisation courante, le mot ESG est employé comme synonyme de RSE.

Au-delà de la RSE pour créer un changement positif: le concept de l’impact

Malheureusement, même avec la RSE (ou ESG), on n’est pas sorti du bois. Face à une crise environnementale extraordinaire et des enjeux de société qui ne semblent pas avoir de solution (les fameux wicked problems), se limiter à être une entreprise moins nuisible n’est pas suffisant. Il est nécessaire de devenir une entreprise qui crée un impact positif.

Chez Republik, nous définissons l’impact comme un changement positif, intentionnel, durable et mesurable. À la différence de la RSE qui regarde de quelle manière ce qui se passe entre les quatre murs de l’organisation affecte ses parties prenantes (perspective inside-out), l’impact a comme point de départ un enjeu environnemental ou de société (perspective outside-in), auquel l’entreprise cherche à trouver une solution en raison de ses valeurs, forces et capacités.

C’est seulement en adressant de manière courageuse les problèmes de notre époque que nous serons capables de créer une société plus juste et durable.

Toute entreprise qui souhaite jouer un rôle dans la société doit bien comprendre au préalable certains concepts de base. Parler un langage commun est la première étape pour développer et mettre en place des stratégies d’entreprise visant à contribuer à la lutte contre les changements climatiques et les inégalités sociales.

À propos de

Stragège d'impact, Michele croit que les marques doivent impérativement utiliser leur voix pour encourager les transformations sociales et environnementales.