Le purplewashing : qu’est-ce que c’est et comment l’éviter?
Près d’un demi-million de personnes déambulaient dans les rues de Montréal le 27 septembre dernier, dans le cadre de la manifestation mondiale pour le climat, dénonçant l’urgence d’agir en criant haut et fort des slogans contre le gouvernement, les pipelines, l’industrie de la viande et bien d’autres. Nous nous sommes posés la question: au delà des slogans, quel est le rôle de l’industrie de la publicité, de la communication et du marketing face à cette crise environnementale?
«On a le potentiel d'éduquer nos clients sur leur impact actuel. On se doit de les amener à remettre en question leurs pratiques d'affaires traditionnelles, de les amener à se réinventer et à mettre des actions concrètes en place pour que demain soit meilleur qu'hier.
On a le potentiel de leur insuffler une vision des affaires où l'impact n'est pas au détriment de leur performance financière, mais plutôt à son profit. Où ce sont des actions qui parlent et non des slogans. Où ce qu'il y a de vrai, c'est ce qui compte vraiment.
On a le potentiel de leur faire réaliser que le consommateur qu'ils tentent de rejoindre leur sera fidèle s'ils agissent avec conviction et cohérence dans leurs communications.
On a le devoir de challenger le brief et de s’assurer que l’on ne tombe pas dans les pièges du X-Washing avec eux.»
- Jean-Philippe Shoiry, Chef de la stratégie et opération chez Republik
La semaine dernière, à l’occasion de la marche contre les changements climatiques, on a eu la chance d’échanger avec différentes personnes du milieu sur la place qu’occupe le marketing dans la crise environnementale. Ils ont été nombreux à répondre à l’appel.
À plusieurs, nous avons élaboré sur les comportements que nous pouvons adopter pour créer un maximum d’impact positif et faire mieux pour notre société. Voici ce que cela a donné.
Le rôle des agences, notre rôle, est appelé à changer et à aller bien au-delà du message. La raison est simple: on ne peut conseiller à nos clients de partager ce qu’ils font de bien pour l’environnement si leurs actions ne sont pas cohérentes avec ce qu’ils veulent dire. Il faut les éduquer et les sensibiliser à faire plus et, surtout, à faire mieux.
En ce qui a trait aux entreprises qui offrent de nouvelles façons de faire et des solutions plus durables, on se doit de trouver la bonne façon de le communiquer pour qu’elles puissent en inspirer d’autres à les suivre.
Les entreprises qui nous entourent ne font pas que poser des gestes qui encouragent la surconsommation ou qui polluent nos rivières. Elles sont plusieurs à naître dans le but de mieux faire les choses et sont nombreuses à changer leurs façons de faire pour prendre soin des ressources qui les entourent.
Nous, on est là pour s’assurer que les gestes qu’elles posent au quotidien inspirent celles qui pensent encore que ce ne sont pas à elles de passer à l’action.
Pour y arriver, il faut trouver les bonnes façons de les mettre à l’avant-plan sans tomber dans le piège du «greenwashing» ou de l’écoblanchiment.
C’est bien connu, chaque petit geste compte. Et si notre milieu de travail nous incitait à adopter des mesures plus écoresponsables au quotidien? Au-delà d’imprimer recto-verso, il y a une multitude d’initiatives qui peuvent être mises en place au bureau. Par ailleurs, les entreprises offrant des produits devraient avant tout miser sur la qualité et la durabilité. Ces deux aspects délaissés par plusieurs le sont souvent dans l’optique d’offrir des prix plus concurrentiels...qui incitent à la surconsommation.
Nous vous invitons fortement à consulter notre article sur 8 gestes à intégrer au travail réalisé dans le cadre du jour de la terre qui traite du sujet et qui saura vous inspirer pour adopter des pratiques durables.
Nous, marketeurs, sommes tous d’accord sur le pouvoir que nous avons collectivement pour sonner l’alarme auprès des entreprises qui nous engagent.
Et si nous oublions nos allégeances pendant un instant?
Si la population québécoise tarde à changer ses habitudes, c’est peut-être parce qu’elle ne comprend pas encore qu’il est impératif qu’elle le fasse. Dans le présent contexte, notre client commun et, surtout, le plus important devient la planète.
Avant d’être des gens d’agences, nous sommes des spécialistes de l’image, des mots, de la rhétorique, de la présentation, du franc-parler.
De par ce talent en communication, les personnes les mieux placées pour s’assurer que tout le monde comprenne l’urgence de faire autrement, c’est nous.
Faisons-le.
À propos de Catherine Foisy
Créative et sensible, Catherine a étudié la mode et la littérature avant d'obtenir son baccalauréat et sa maîtrise en communication marketing de l'Université de Sherbrooke pour en faire carrière. D'abord tiraillée entre le journalisme et le marketing, le contenu de marque s'est présenté comme la parfaite vocation pour elle. Sa passion: dépeindre le beau qui l'entoure à travers ses mots; elle rêve d'ailleurs de publier un jour!