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2016-09-28
Capital Social

À la rencontre de Manny Fortin, photographe montréalais anonyme

En 2014, MANNY décide de réaliser son rêve, devenir photographe. Il comprend rapidement que pour se faire découvrir et travailler à son compte, s’immiscer dans la game des médias sociaux est primordial. En s'inspirant de talents montréalais qui gravitent autour de lui, le style très local de MANNY se fait remarqué. Il est notre créateur de contenu du mois d’octobre.

Manny fortin illustration photographe nova

Illustration de Manny, réalisée par NOVA.

C’est en décidant de prendre une pause de l’école et en partant en voyage pendant 3 mois en Europe que Manny apprend à manoeuvrer un appareil photo sur le terrain. À son retour, il ne peut nier qu’il a une réelle passion pour cet art, mais surtout la détermination de réussir.

« La passion, ce n’est pas quelque chose qui s’enseigne, et je crois que je l’ai juste eu. J’avais envie d’essayer et j’étais déterminé.

Après avoir mis son rêve de côté pendant plus d’un an afin d’amasser les fonds suffisants pour se procurer du matériel de qualité, Manny plonge finalement tête première dans ce monde qui lui est presque inconnu.

Village de Tremblant

Le village de Tremblant vu du haut d'un hélicoptère.

S’inspirer de son entourage et Montréal

Manny a une formation de base en vidéo, mais c’est la photographie qui a volé son coeur.

« Ce que je trouve intéressant avec la photo c’est que je n’ai pas nécessairement besoin de scénario ni même d’acteurs. L’acteur, ça peut être la vie, une rue, un bâtiment même.

Pont Jacques-Cartier

Pont Jacques-Cartier

Il laisse les choses venir à lui. Son travail est un cumul d’essais et d’erreurs et des rencontres qu’il fait.

«Travailler sur des collaborations me permet d’avoir accès au travail d’un autre photographe, à ce qu’il fait et comment il le fait. Il y a des choses que je vais prendre de lui et d’autres non. On peut quasiment dire que je fais du grappillage. Le défi dans tout ça c’est de rester soi-même, peu importe les contrats que je prends.

Il cherche à documenter ses expériences et malgré l’absurdité d’une situation, il la traite de manière à en tirer des leçons.

Manny ne se restreint pas à un style en particulier. «Je suis un gars de projets», nous dit-il. Il ne veut pas se catégoriser comme un photographe de mariage ou de nightlife. C’est d’ailleurs son désir de découvertes qui l’a mené à accepter un contrat de 3 mois dans le Sud de la France pour le mariage d’un membre de la famille d’une amie. Suite à l’explosion de Brazzaville au Congo en 1990 toute sa famille s’est dispersée à travers le monde. Pour la première fois depuis des années, ils allaient tous se retrouver pour cette occasion.

Mariage au Congo

Célébration d'un mariage dans le Sud de la France

Manny n’a pas froid aux yeux. C’est aussi ce qui l’a déjà mené à photographier un couple d’amis dans une chambre d’hôtel, accompagné d’escortes, à l’occasion de leur anniversaire. C’est sa curiosité à découvrir ce qui allait se passer qui l’a fait accepter le projet.

« Je me rend compte que ce sont 2 personnes qui ne font pas de mal à personne, qui vivent leur amour comme eux ont envie de le vivre. Au final, mon travail est de capturer le moment. C’est ça qui est spécial, c’est un projet qui sort de l’ordinaire.

Le couple à leur réveil.

Il y a définitivement un style très documentariste à son travail.

«J’aime ça documenter, j’aime ça prendre des projets où je peux rencontrer des gens qui ont de bonnes énergies et dans lesquels je peux moi-même grandir en tant que personne.

Du côté des chiffres…

Manny a tardé avant de lancer son compte Instagram. Il s’est fixé comme objectif d’y être assez présent et constant sans nécessairement devoir atteindre un nombre d’abonnés en soi.

«Quand j’ai vu que cette année j’avais atteint 3k, c’était comme une petite victoire. C’est arrivé en fonction de l’effort que j’y ai mis.

La seule stratégie qu’il a pour ses médias sociaux est de créer du contenu différent pour son compte Instagram et Facebook.

Par exemple, on remarque que sur son compte Instagram il n’y a aucun visage, aucun humain. On y retrouve majoritairement des jeux de lumières, des motifs, des lignes symétriques, des landscapes, etc.

Plus de photos vers la droite!
Facebook
Instagram

«Avoir des contraintes me permet d’être créatif et trouver des solutions pour me pousser à me dépasser.

Pour Manny, le texte accompagnant ses photos est beaucoup plus important sur Facebook que sur Instagram. Il avoue avoir une plus grande proximité avec ses abonnés sur Facebook. Ce qu’il justifie par le fait qu’il y ait moins de filtres sur FB et en fait, plus de «real talk».

Pour lui, IG est davantage dans l’image, dans le paraître.

«Je suis obligé d’avoir des captions qui sont plus inspirants et être un peu plus détaché. Mais ce n’est définitivement pas ma game à moi, alors je dois le tweek à ma saveur.

Koriass

Performance de Koriass

Dunk Father

François Picard alias DunkFather ne mesure pourtant que 5'9''.

Démocratisation de la photographie

«La démocratisation de l’art je trouve ça génial, car il y a des gens qui n’ont peut-être pas de scolarité et qui n’ont pas eu la vie facile, mais qui arrivent à avoir une reconnaissance à travers leur travail parce qu’ils sont bons et qu’ils ont une passion.

Il croit que si ce n’était pas de cette démocratisation il n’aurait probablement jamais pu se permettre de pratiquer cet art. Et si ce n’était pas des réseaux sociaux, il n’aurait pas pu vivre de la photographie.

«Les gens qui ont peur ou qui n’aiment pas cette démocratisation, je crois que ce sont les gens qui ne sont pas capables de se réinventer.

Manny dépicte le «vrai» dans ses photos, c’est à la fois inspirant et touchant.

Si vous ne le faites pas encore, suivez Manny sur Instagram, Facebook ou visitez son site web.

À propos de

Jessika est éditrice de contenu chez Republik et co-fondatrice du blogue Querelles, reconnu comme une référence culture et lifestyle.